Je ne sais pas pourquoi Socrate prétendait ne rien savoir. Etait-ce par pure méthode, “la méthode socratique”, comme plus tard Descartes qui dans sa poursuite de la vérité voulu douter méthodiquement de tout :”je doute, donc je suis”? En tout cas moi, je n’ose dire que je ne sais rien, même si je ne sais pas grand chose. J’éprouve beaucoup de tendresse pour les deux “imbéciles” Bouvard et Pécuchet, errant dans tous les sens sans méthode et sans rigueur à la recherche d’un savoir qui les élèverait au-dessus de l’opinion. En tout cas, il me semble que leur quête n’était pas purement intellectuelle. Il s’agissait pour eux d’opérer des choix de vie; il s’agissait de découvrir des repères pour avancer.

Au seuil de ce blog, j’ai beaucoup de questions et peu de réponses. Peut-être l’un(e) on l’autre internaute viendra-t-il(elle) à l’occasion éclairer ma lanterne.

Pour suivre le fil logique, il vaut mieux commencer par le texte le plus ancien en déroulant le menu ou en cliquant dans l'ordre du FIL D'ARIANNE ci-contre.

mercredi 12 mai 2010

3.De l’opinion travestie sous le manteau du savoir ou du prestige...

Parfois de simples opinions apparaissent comme des vérités parce que la personne qui les énonce est auréolée d'un certain prestige.En parcourant les pages internet de quelques médias belges, je suis tombé par hasard sur un article qui illustre à merveille un des pièges à éviter lorsqu’on cherche à penser juste. C’est celui d’une certaine aura de titres, de compétences, de savoir faire qui peuvent être très réels mais qui servent subtilement à donner de la solidité à une opinion ou un raisonnement qui n’a rien à voir avec la compétence concernée. Parfois, il faut avoir acquis une certaine acuité pour s’en  protéger. Il arrive que le mécanisme soit volontairement de mauvaise foi et dans ce cas la personne insiste lourdement sur sa qualification pour faire passer tout autre chose.C’est une malhonnêteté intellectuelle. Mais il arrive le plus souvent que la personne s’exprime à bâton rompu sur de multiples sujets dont certains sortent de sa compétence. Au récepteur à faire le tri.
L’exemple est tiré du quotidien belge “Le Soir” où une psychologue qui se présente comme une spécialiste notamment de la pédophilie, s’exprime sur l’amalgame du numéro 2 du Vatican entre pédophilie et homosexualité. Jusque là pas de problème, c’est un éclairage qui peut être précieux étant donné sa compétence qu’on veut bien lui accorder. Le problème est que le propos est émaillé, et ici de manière grossière mais ce n’est pas toujours le cas, par des considérations anticléricales exprimées dans un langage plutôt de bistrot et cela au nom d’un certain éclairage de la science et des lumières de la raison. Jugez plutôt. (Je ne reprends que les opinions qui n'ont rien à voir avec les compétences). Le texte intégral est ici: http://www.lesoir.be/debats/cartes_blanches/2010-04-21/eglise-catholique-et-pedophilie-un-lien-vraiment-contre-nature-765620.php
“Eglise catholique et pédophilie, un lien vraiment contre nature ?
                               Le Soir  mercredi 21 avril 2010
Isabelle Tapie Licenciée en psychologie, psychothérapeute à l’équipe de santé spécialisée du service de santé mentale de Dinant.

En tant que psychologue spécialisée dans le suivi des auteurs d’agressions sexuelles(1), je ne peux pas rester indifférente aux dernières révélations d’abus sexuels qui ont secoué l’église catholique.(...)Nous qui cherchions auprès de la science, naïfs profanes que nous sommes, les explications à notre existence sur terre (2),(...)l’église a toutes les réponses ! (3)(...)enfoncer un peu plus l’église catholique dans une dogmatique obscurantiste digne du Moyen Âge.(4)(...)Chez les protestants, le croyant, s’il a fauté, se débrouille avec Dieu. (5) (...)Et les curés, que savent-ils donc de la vie ? (6) "
(1) Compétence qui légitime et enrobe l'article;
(2) question philosophique du sens qui échappe à la compétence psychologique;ironie déplacée;
(3) simple opinion péremptoire qui échappe à la psychologie; la minuscule (é)glise est une faute d'orthographe qui est significative;
(4) compétence théologique et historique. (Michel Onfray , athée militant, parle lui dans son dernier livre du "dogmatisme "de la psychanalyse...et Jacqueline Kellen, spécialiste de l'anorexie chez l'adolescent parle du danger des prétendus médecins de l'âme (psuchè)...simple opinion).
(5) ignorance de la "psychologie religieuse" qui est une discipline en soi;
(6) opinion style “café de la gare”

Et il me semble que l'inverse est vrai aussi. Un certains nombre de croyants  par exemple,auront du mal à reconnaître une vérité si celle-ci est énoncée par un athée notoire.Un certains nombre d'athées auront du mal à reconnaître une vérité si celle-ci est énoncée par une personnalité religieuse.

Qu'en pensez-vous ?

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